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anticonstitutionnellement n'est finalement pas un mot si compliqué...
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  • hey mec quesque tu fait devant ton ordi? eteind le et sort dehors ! le monde se limite pas a cet ecran! la vie c'est qu'une seul fois y a pas de retry a la fin c'est game over point et sans sauvegardes
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11 juin 2006

Les Oiseaux De Passage

(Chanson de Brassens, Texte de Jean Richepin.)

Ô vie heureuse des bourgeois. Qu'avril bourgeonne
Ou que decembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé,trois jours par sa pigeonne
Ça lui suffit il sait que l'amour n'a qu'un temps.

Ce dindon a toujours béni sa destinée
Et quand vient le moment de mourir il faut voir
Cette jeune oie en pleurs. C'est la que je suis née
Je meurs presd de ma mère et je fais mon devoir.

Elle a fait son devoir, c'est a dire que Onques
Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque,
L'emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.

Et tous sont ainsi faits, vivre la même vie
Toujours pour ces gens là. Cela n'est point hideux.
Ce canard n'a qu'un bec et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.

Ils n'ont aucun besoin de baiser sur les lèvres
Et loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Possèdent pour tout cœur un vicere sans fièvre,
Un coucou régulier et garanti dix ans.

Ô les gens bien heureux,tout à coup dans l'espace
Si haut qu'ils semblent aller, lentement en grand vol
En forme de triangle, arrivent planent, et passent
Où vont ils? ... qui sont-ils ? Comme ils sont loins du sol

Regardez les passer, eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur desir le veut, par dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons.

Regardez les! Avant d'atteindre sa chimère,
Plus d'un, l'aile rompue, et du sang plein les yeux
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.

Pour choyer cette femme et nourrir cette mère
Ils pouvaient devenir volailles comme vous.
Mais ils sont avant tout des fils de la chimère
Des asoiffés d'azur, des poètes, des fous.

Regardez les vieux coqs, jeune Oie édifiante
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux.
Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiante.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.

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